Vouloir donc persévérer: aut finisher, aut nihil!! (Endurance Trail Templiers 2010)


Après l’UTMB, mes “JO” malheureux (course annulée après seulement 21kms/166) à la fin Août, il m’a fallu plusieurs jours pour relever la tête et plusieurs semaines pour me remettre à l’entraîement. J’entends entraînement en tant que tel et non seulement de l’exercice pour expulser ma colère. J’avais alors ajouté 2 courses à mon calendrier. La première était à Chamonix, à nouveau. Qu’il a été difficile d’y retourner, dans une ville déserte et déjà entrée dans l’hiver, seule, et pour courir une autre course que mon UTMB. Je n’ai même pas été capable d’y participer car après seulement quelques heures dans Chamonix, j’ai été foudroyée par une gastro qui m’a clouée au lit pendant près de 48h sans  pouvoir boire ni manger. Cela fit donc la quatrième course de la saison sur quatre que je ne pus finir, toutes raisons confondues… Et pour celle-ci, j’ai même encore failli ne pas pouvoir y participer à cause des grèves nationales et des pénuries d’essence (4h de trajet aller). Mais j’ai cependant réussi à m’y rendre…

I. Les jambes et la tête

Jeudi 20h38, je réussis à fermer les yeux et m’endormir à poings fermés jusqu’au (tout) petit matin, à 1h, un peu avant mon réveil. Après un solide petit-déjeuner, je me dirige vers la ligne de départ vers 3h30. Il fait relativement froid en ce matin de fin Octobre mais l’adrénaline me fait sautiller, ce qui me réchauffe un peu. De plus, le départ est rapidement donné (4h), dans l’anonymat le plus complet et en silence, comme pour ne pas réveiller la ville de Millau… Les premiers kilomètres sont souvent pour moi un indicateur, si non un déterminant, de la course à venir. Après cette saison tourmentée et difficile psychologiquement et en repensant à la dernière fois où j’ai passer une ligne d’arrivée, il y a plus d’un an (!), l’appréhension est grande. Je me sens comme une skieuse convalescente, qui remonte sur les skis pour la première fois depuis une blessure. Alors, je reste concentrée sur le rayon de lumière de ma frontale, voulant optimiser mon énergie au maximum. Je cours doucement, écoutant chaque pas, chaque bruit de claquement osseux ou musculaire que je pourrais entendre, je suis attentive à ma respiration, veillant à ce qu’il n’y en ai pas une plus forte qu’une autre, quelqu’anomalie qui soit en somme. Je teste, j’analyse, j’ai peur. Je ne veux pas rouvrir la blessure. Je ne veux pas revivre cela. Je ne peux pas échouer. Je n’échouerai pas. Je veux cette ligne. Je la veux.

Au fil des premiers kilomètres, mon corps se réchauffe (ma tête, elle, est en ébullition!!) et je tâche d’en faire de même avec mes nerfs, je tâche de les relâcher… Mes épaules retombent et ma foulée s’assouplit. Je regarde pour la première fois autour de moi. Je regarde le ciel également. La lune est pleine et sublime. Elle est si claire, de même que le ciel entier avec cette pléthore d’étoiles si lumineuses!! Je peux les entendre m’encourager. Toutes sont de mon côté. Je me réchauffe et me nourris de tout leur éclat.

Il est maintenant près de 7h et le jour se levant, la température se refroidit, il fait plus humide et j’ai un peu froid. Je remue mes bras, faisant de grands cercles. Je remue sans cesse mes doigts. Mais après trois heures passées à trouver mon rythme et tâcher de doubler des coureurs plus lents sur des chemins monotraces, j’atteins le premier ravitaillement, dans le magnifique et très typique village de Peyreleau. Suivant les méandres de ses ruelles et escaliers en pierre, nous sommes accueillis dans un vieux gymnase au km 14. Je remplis ma gourde, attrape quelques petits pains aux raisins secs et quitte l’endroit en à peu près 5 minutes. Je me concentre à présent sur le prochain tronçon.

Peyreleau village

J’atteins le prochain stop, 14 kms plus loin, en un peu plus de deux heures après une montée relativement costaude. De nouveau, je remplis rapidement ma gourde, attrape quelques vivres et repars.

Après 60kms et plusieurs montées/descentes, je suis rejointe et cours avec un homme à l’accent très chantant, un accent de Perpignan(g)… Ce dernier cours avec un GPS et lorsque nous atteignons le kilomètre 64, lorsque normalement nous devrions atteindre le troisième ravitaillement, rien… Nous continuons à avancer, rejoints par deux autres hommes. Des dizaines de minutes s’écoulent et toujours rien. Nos réserves en eau commencent à s’amenuiser mais en traversant un mini village de quelques maisons seulement, nous trouvons une fontaine ou nous faisons le plein. Enfin, après une heure au total, en pleine ascension d’une sévère montée, nous entendons la voix d’une femme, que l’on distingue à peine : « Bravo messieurs ! C’est bien ! Montez jusqu’à moi et ensuite vous serez à 25 minutes environ du ravito, à plat ». Lorsque nous y arrivons, mon compagnon méridional me dit que son GPS annonce le km 72. Nous avons quitté le précédent ravitaillement il y a près de 6h. Mais je ne prête pas attention à la différence kilométrique, et encore une fois, je me ravitaillement au plus vite et reprends la route, qui est encore longue. Je repars un peu avant lui, car il discute avec beaucoup de monde cherchant à savoir à quelle distance nous nous trouvons. Son intention est louable mais je préfère ne pas rentrer dans ce genre de conversations mais plutôt rester concentrée sur le prochain tronçon. Et alors que je recommence à courir, je dois rapidement m’arrêter. Mon souffle est court. Serait-ce parce que je tâche d’avaler tout ce fromage que j’ai englouti, comme si je n’allais pas manger les deux prochaines semaines ?? A ma décharge, j’avais vraiment très faim en arrivant au ravitaillement après une si longue étape et comme vous le savez peut-être, je suis une véritable « cheese monster » !! Mais j’ai aussi les yeux embués. Suis-je en train de m’étouffer, là ici, au milieu de nulle part ?? Non, je revis tout simplement ce grand moment du passage du Grand Col Ferret, lors de ma première CCC (récit ici), qui revêtit une telle importance. Dans ce cas précis, j’ai dépassé la mi-course et je sais que je vais aller jusqu’au bout. Je le sais, c’est tout, je le sens. Les lumières des étoiles de ce matin resplendissent et se répandent dans tout mon corps et ma tête. Je me sens juste si bien, je ne peux le décrire mais je le sais, je vais aller jusqu’au bout !

2h45 plus tard, j’atteins l’antépénultième stop, situé dans l’un des villages les plus isolés qu’il m’ait été donné de connaître… 176 habitants !! Ceux-ci ne voient certainement pas beaucoup la lumière du jour en hiver tant il est encaissé entre deux falaises-plateaux. Il y a une ambiance relativement pesante dérangeante et malgré les gentils bénévoles, je suis encore plus rapide à recharger mes vivres en rajoutant un changement de tenue… Je fais bien car le climat au milieu des coureurs est un peu tendu : les détenteurs de GPS ont toujours la différence kilométrique remarquée par le perpignanais et beaucoup interrogent à qui va où nous sommes exactement. Je refuse que cela interrompe le très bon état physique et mental dans lequel je me trouve et donc je reste concentrée et encore une fois, je me focalise sur le prochain tronçon.

Ledit tronçon reprend avec une montée très raide. Jusqu’à présent, celles-ci ont été plutôt courtes à mon goût avec beaucoup de parties planes entre. Cela n’est pas mon point fort ni ma préférence, bien au contraire, même si nous étions sur de très jolis plateaux surplombant d’abruptes falaises et avec une vue imprenable sur les canyons en dessous. C’est pourquoi j’attendais avec impatience les ascensions dignes de ce nom afin de pouvoir exprimer mes « qualités » de montagnarde. Cependant, ces montées sont très différentes de celles auxquelles je suis habituée et que je chéris (ce qui suit toute logique puisque nous ne sommes pas en montagne). Celles-ci ne montent pas en Z, le chemin monte droit dans la pente. Compte tenu de la région, le terrain est extrêmement caillouteux et rocheux, qui plus est calcaires, et avec l’inclinaison, un pied en avant nous ramène trois pas en arrière. Alors vous recommencez et vous reculez alors de quatre pas en arrière !! Mais cela m’amuse ! Au moins, je l’ai mon dénivelé supplémentaire!! Les descentes, tout aussi caillouteuses, sont également très distrayantes. Alors que la plupart des coureurs utilisent leurs bâtons (que je n’ai pas pris intentionnellement) j’utilise moi mes « qualités » de (skieuse) descendeuse et lorsque cela ne fonctionne pas, je sors ou plutôt met en avant mon arme secrète : mon derrière !! Je m’éclate tellement que je n’ai même pas remarqué que la nuit était bel et bien tombée et la lune ronde et souriante et de retour. On pourrait nous confondre à ce moment précis ! Ronde et souriante ! Les étoiles sont également de nouveau de la partie et peut-être est-ce la fatigue mais je me prends à les voir bouger, comme si elles dansaient toutes ensemble. Elles aussi sentent et savent que je vais aller jusqu’au bout et elles commencent à le célébrer !! Avant de moi faire la fête et danser partout, il me faut attaquer la dernière mais sévère montée. Malgré la nuit, mes mains n’ont pas le temps de se refroidir tant je les utilise pour agripper une touffe d’herbe, une branche, qui manquent de s’arracher, voire même un rocher coupant ou un tronc entier d’arbre pour ne pas tomber en arrière. La pente s’apparente parfois à un véritable mur à franchir et je dois me hisser vers le haut comme je peux. Ah, je l’ai voulu ce dénivelé supplémentaire !!

Vers 22h30, j’atteins le tour dernier ravitaillement. Le perpignanais Laurent est de retour et nous passons ensemble la porte d’entrée de cette toute petite ferme perdue. Je le devance et demande moi-même à quel kilomètre exactement nous nous trouvons. Nous sommes supposés être au 95 mais avec la différence notée de 7 ou 8 kms, à ce moment de la course, cela fait une différence certaine entre 15 et 8 kms à parcourir ! Ayant surement été questionné par tous les coureurs précédents, l’homme me répond, ou plus précisément, me montre du doigt la pancarte indiquant 95. Laurent et moi nous regardons un peu assommés par cette nouvelle mais je tâche de réprimer tout sentiment de colère inutile (absurde) et pars me goinfrer, pardon, me ravitailler en fromage. Car j’ai faim et j’ai eu une envie irrépressible de cheeseburger depuis des dizaines de kilomètres maintenant, comme souvent dans mes courses, mémo pour la prochaine : en mettre dans mon sac à dos ! En effet, malgré mes grands espoirs, aucun cheeseburger en vue, que du cheese… Et des chips, que je dévore ensemble. Au même moment, Laurent me dit avec agitation qu’il en a un peu ras le bol de ces c*nneries. Je l’écoute pendant que je bois ma soupe. C’est alors qu’une dame se met discrètement à nos côtés et nous glisse « Vous savez, il ne reste pas plus de 10-12kms maintenant… ». Pendant que je me relève et referme toutes les écoutilles pour repartir, une autre dame nous lance : « Allez !! Il ne vous reste guère que 6 kms jusqu’à la fin ! ». Laurent et moi nous regardons à nouveau, déconcertés. Jétouffe un rire (nerveux), lui un grognement… Il recommence à grommeler, avançant qu’entre 10-12 et 6kms il y a quand même une grande différence, le double !, et à cet instant de la course, cela veut dire entre 1h30 et 3h de course à faire ! Malgré cela, je remercie la dame et nous repartons. Je suis moi aussi un peu perturbée par tout cela mais je contiens toute action ou pensée parasites. Il n’y a pas de place pour la négativité. « Le pessimisme est un trait de l’humeur, l’optimisme un trait de la volonté » dixit Alain. Alors je reste optimiste. Je n’ai pas eu un seul moment difficile depuis le début de la course, pas une seule seconde alors je ne vais pas commencer maintenant ! Je préfère entendre la forêt pousser que l’arbre tomber (Hegel). De retour à la course, un léger vent s’est levé, aussi, mon corps fatigué et trempé commence à trembler comme les feuilles des arbres. Quelques minutes plus tard, alors que je cours le long de ce long virage à droite, le paysage devant moi s’ouvre soudain, les falaises tombent dans le vide et le célèbre viaduc de Millau s’offre à nous. Il brille de tous ses feux, contraste saisissant avec la pénombre dans laquelle nous étions plongés. Le spectacle est somptueux et je suis sous le charme de ce colosse d’acier qui me montre le chemin.


Ces derniers kilomètres passent très rapidement et j’atteins rapidement les 4 derniers kilomètres de descente. Le terrain est très pentu, en forêt et avec l’humidité ambiante, c’est vraiment très très glissant. Certains passages sont même équipés de cordes. Je les attrape et me laisse alors déraper. Je réveille mon postérieur à nouveau, quoique déjà tenu en éveil par mes fou rires !! Je m’ éclate !  Et je suis tellement à l’aise que je dépasse une bonne vingtaine de personnes, dont beaucoup d’hommes qui n’en sont pas très contents, et malgré la pénombre, pestent que ce soit en plus une jeune qui les double ! Qu’importe, le dernier kilomètre se profile devant moi avec l’arrivée dans Millau. Là, il nous faut traverser la route et pour cela une bénévole arrête les voitures. Alors que je traverse et malgré le manque de visibilité, je reconnais dans le premier véhicule mon ancien collègue Stéphane (présent pour une autre course le lendemain). Il a été d’un soutien inconditionnel depuis que nous nous connaissons et je n’en reviens pas qu’il soit là !! Une fois sur le trottoir, il accélère pour se mettre à ma hauteur et j’aperçois alors d’autres anciens collègues qui tous scandent mon prénom. Ils m’ont suivie sur Internet car ils avaient prévu de venir me voir sur la ligne !! Je me voyais passer cette ligne seule et quoique mon bonheur allait être aussi puissant que rien n’aurait pu se mettre en travers, là, on m’offrait en plus la chance de le partager. C’était incroyable. Sur ces dernières centaines de mètres, je crois que je n’ai jamais couru aussi vite de toute ma vie, même pas en entraînement de fractionné. Le vent senti plus tôt soufflé sous mes ailes, comme aime à le dire mon idole Chrissie Wellington. J’essaie de ralentir car se rapprocher et passer la ligne signifie également mettre un terme à cette aventure qui est si jouissive et qui récompense  enfin tout le travail accompli. Je ne veux pas que cela finisse ! Tout s’est déroulé comme dans un roman, en chapitres, dont j’ai profité au maximum, connaissant l’épilogue mais dont je devais écrire moi-même les lignes.

II. Le cœur et l’âme

Cette ligne d’arrivée comprend donc une dichotomie en ce sens où elle marque la fin de quelque chose mais mon sourire couvre toujours la moitié de mon visage. Dans le dernier virage, je peux voir Stéphane, Aurélie et tous les autres qui m’applaudissent et commencent à courir vers puis avec moi. Mes pieds reconnaissent la ligne avant mes yeux. Je ne pense pas à grand-chose à mesure que la ligne se dévoile. J’entends à peine Stéphane me crier de profiter, profiter de mon moment. Tout va trop vite, JE vais trop vite ! Il y a une telle force en moi et pourtant si indescriptible. « Il n’y a pas de stylo pour l’écrire, pas de couleurs pour le peindre, et pas de mots pour le décrire dans toute sa splendeur » (Julius Von Payer). C’est nouveau. Mes autres finish line ont toujours été si intenses, en particulier ma toute première course, il y a 3 ans, lorsque j’ai fini 1ere espoir féminin bien sûr, ou comme l’année suivante, après avoir tant bataillé contre moi-même et en ayant terminé quelques minutes seulement avant la barrière horaire. Là, tout est si léger. Je l’ai tellement voulu, j’avais tellement travaillé pour l’UTMB, et on m’avait retiré le droit de me battre, d’accomplir mon rêve. Ajouté aux autres courses non finies de cette saison, tout cela pesait tellement, et pourtant... Je pensais exploser, de joie, en pleurs, crier, tomber à genoux… Rien de toute cela. La victoire et son extériorisation sont ailleurs. Lorsque je repense à la course, au contrôle absolu que je pense avoir exercé et la joie dans laquelle je me suis maintenue tout du long, je pense que j’étais dans la fameuse zone, cette sensation d’être ailleurs, au-delà de soi. Billie-Jean King dit un jour : « La zone ? C’est l’équilibre parfait entre des actions violentes dans la plus paisible atmosphère ». Je suis si bien à ce moment présent, mon cœur et mon âme si sereins. Je rayonne intérieurement. Peut-être sont les lumières de la lune et ses étoiles. Je suis en harmonie avec moi-même. Toutes les difficultés par lesquelles je suis passée (passagèrement) ont été si facilement anéanties en quelques secondes seulement, nano-secondes même, juste le temps de passer la ligne. Cependant, pas un seul moment n’ai-je ressenti de sentiment de revanche, revanche sur le passé, sur tout, pas l’once d’un moment. Cela n’en vaudrait simplement pas la peine. Tout ce qui importe se passe maintenant.

Les miniers chiliens ont disparu dans le noir quelques jours seulement avec l’UTMB. Ils en sont ressortis quelques jours avant cette course. Je crois que j’ai vécu une histoire similaire : j’ai eu la tête sous l’eau et ne pouvais la relever mais j’ai été soutenue, je l’ai entendu, je l’ai senti. Alors je me suis accrochée. Je me suis assise en moi de nouveau, comme me l’avait prescrit mon ostéopathe. Je me suis écouté, ce que je voulais vraiment et me suis battue pour l’obtenir. Je savais que c’était la course pour laquelle j’étais le moins préparée physiquement mais je me suis focalisée sur le positif uniquement. Je croyais que je voulais en partie une revanche mais ce que je voulais le plus était de concrétiser mon travail et voir que ma détermination et mes engagements payaient. Je voulais que ce en quoi je crois prenne tout son sens. Je voulais vivre ces quelques secondes d’explosion et j’ai vécu 19h52 de pur bonheur et d’extase. Ce n’était pas l’UTMB, mais ce le sera, un jour. Je les gagnerai un jour mes Olympiades mais en ce jour, j’ai gagné une superbe étape de Coupe du Monde. Je veux juste me contenter d’avoir couru comme lors de ma première course, en ayant retrouvé le plaisir absolu, invariablement.

Km 23 rank 418, 03h07 of race
Km 37,5 rank 362, 05h26
Km 64 (72 ?) rank 289, 11h28
Km 80 rank 256, 14h15
Millau km 110 Rank 214/360 (650 starting),19h52 total time, rank 15/26 woman, rank 6/10 in my category

Un grand merci à tous mes amis d’Allibert qui sont venus m’accueillir sur la ligne, c’était incroyable, et à toutes et tous qui m’avaient soutenu après l’UTMB, my victory belongs to you too.






One big face-covering smile...





110 kms, 4500m. ascent





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